© Didier Pépin

Ensemble pour le renard

Dans le département du Doubs, un collectif se mobilise pour réhabiliter le renard et le voir enfin sortir de la liste des animaux dits nuisibles.

Dans le département du Doubs, un collectif se mobilise pour réhabiliter le renard et le voir enfin sortir de la liste des animaux dits nuisibles.

Un collectif pour enlever le renard de la liste des nuisibles
Didier Pépin et Dominique Michelat en conférence pour le Collectif Renard Doubs. / © Noël Jeannot

Au départ, ils sont douze. Naturalistes, enseignants, forestiers, photographes, informaticien, scientifiques, agriculteur et même chasseur… tous partagent ce sentiment d’injustice devant le triste sort réservé au renard. Des citoyens d’horizons bien différents, donc, qui décident de retrousser leurs manches pour servir la cause du carnivore en créant le Collectif

Renard Doubs. Premier objectif : fédérer. De la LPO à l’ASPAS en passant par de nombreuses associations locales, 33 organisations ont désormais rejoint le groupe pour une belle synergie de 15 000 adhérents.

« Déjà 133 exploitations agricoles se sont unies à notre mouvement », se réjouit Didier Pépin, porte-parole du collectif. Un renfort précieux et logique, car plus de renards signifie moins de rongeurs, donc un fourrage et des cultures préservés. C’est avéré, les campagnols et autres mulots comptent à plus de 60 % dans l’assiette du carnivore. Pour preuve, dans le Jura suisse, quand le dodu campagnol terrestre pullule, il représente les trois quarts du menu du renard. Au total, 6 500 rongeurs seraient engloutis chaque année par un seul goupil ! Et d’autres vérités, les défenseurs du présumé nuisible en ont pléthore.

Nous condamnons tous l’acharnement dont le renard est victime.

Un collectif pour enlever le renard de la liste des nuisibles
Campagnol terrestre, ennemi des cultures et proie du renard.

N’imaginez pas le Collectif Renard Doubs en groupuscule armé seulement de slogans émotionnels et d’une banderole. Leur argumentaire se déroule sur 25 pages et réunit une centaine de références scientifiques internationales ! Allié de l’économie agricole, facteur limitant la maladie de Lyme, prédateur utile à l’équilibre des écosystèmes… la défense est solide. Pour l’accusation, le syndrome du poulailler pillé ne pèse pas lourd. Quant à l’échinococcose alvéolaire, le renard est malheureusement bien un vecteur de cette maladie, mais il l’est encore davantage lorsqu’il est chassé.
Il est désormais crucial de convaincre le préfet. Ce dernier devra statuer cet hiver pour un arrêté fixant en juin 2019 la nouvelle liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts. « Une formule administrative pour ne plus dire nuisible, terme qui pourrait coller à la peau du renard encore trois années de plus », redoute Didier Pépin. En attendant, le collectif y croit et travaille sans relâche, animant une quinzaine de conférences aux quatre coins du département.
Comment agir pour le renard ? Par exemple en proposant aux associations dont vous êtes membres d’adhérer au collectif, mais aussi en écrivant un courrier au préfet du Doubs et en signant une pé­tition en ligne. Ailleurs en France, vous pouvez re­joindre des mouvements similaires ou porter une initiative identique dans votre département.

En Suisse, cinéastes animaliers en herbe.

Tous sur le goupil dans notre dossier complet Qui es-tu renard ?

Couverture de La Salamandre n°249

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 249  Décembre 2018 - Janvier 2019
Catégorie

Écologie

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