© Paul Starosta

Cet article fait partie du dossier

Les plantes carnivores à l’attaque!

Plante carnivore ou la mort en quatre actes

Capturer ne suffit pas. Avant cela, la plante carnivore doit appâter et ensuite dissoudre et absorber. Coulisses d’un cauchemar en quatre actes.

Capturer ne suffit pas. Avant cela, la plante carnivore doit appâter et ensuite dissoudre et absorber. Coulisses d’un cauchemar en quatre actes.

La mort par la plante carnivore
Drosophyllum lusitanicum / © Paul Starosta

Attirer

Habituellement, c’est avec des fleurs que la plante drague. Des fleurs colorées qui diffusent un parfum attractif loin à la ronde. Quand une feuille utilise les mêmes moyens de séduction, les insectes devraient se méfier. Ainsi, la feuille carnivore se colore souvent de rouge ou de jaune, des teintes renforcées par un balisage ultraviolet que les papillons ou les abeilles voient parfaitement.

Souvent, le piège produit aussi du nectar parfumé sécrété précisément à l’endroit où l’insecte devrait poser la patte. Sur les attrape-mouches des grassettes ou des droséras, le liquide attractif est en même temps une glu qui colle et étouffe. Même l’utriculaire attire ses proies aquatiques en diffusant des substances attractives pour zooplancton.

La mort par la plante carnivore
Sarracenia rubra / © Paul Starosta

Capturer

Il n’y a pas si longtemps, on croyait que toute plante carnivore était issue de la même lignée. Erreur ! La nature a inventé la feuille qui mange en tout cas à cinq reprises. Et les pièges se répartissent en plusieurs catégories.

Les sarracénies et les népenthès exotiques utilisent des cornets ou des urnes glissants remplis d’un liquide attractif. Les droséras et les grassettes déploient des feuilles collantes. La dionée et l’aldrovande pratiquent des pièges à mâchoire. Les utriculaires chassent avec de petits réservoirs qui aspirent leurs proies par dépressurisation. Enfin, les Genlisea tropicales déploient sous terre des feuilles incolores bardées de minuscules nasses à protozoaires.

La mort par la plante carnivore
Nepenthes X mixta / © Paul Starosta

Digérer

Pour liquéfier leurs victimes en de petites molécules assimilables, les plantes carnivores utilisent des enzymes digestives proches de ce qu’on trouve dans notre estomac. Ces protéases, amylases et autres chitinases sont répandues dans le monde végétal. Ce qui est particulier, c’est de les sécréter à l’extérieur grâce à des glandes spécialisées. Toute capture d’une proie stimule immédiatement la production d’un jus à la fois mortel et corrosif. Puis il faudra des heures, des jours, voire des semaines de digestion en fonction de la taille de l’objet.

Difficile de trouver une plante carnivore qui utilise une panoplie complète d’enzymes. Beaucoup ne dégradent que ce dont elles ont le plus besoin, essentiellement de l’azote et du phosphore. Et beaucoup se font aider par des bactéries.

La mort par la plante carnivore
Dionaea muscipula / © Paul Starosta

Assimiler

Après avoir digéré à l’extérieur, les plantes carnivores pompent tout ce qu’elles peuvent via les orifices de leurs glandes digestives. Les nutriments d’origine animale sont distribués dans tout l’organisme via le système circulatoire. Ils vont stimuler la croissance et la fabrication de nouveaux pièges.

En Afrique du Sud, Roridula capture des insectes avec un nectar collant qui suinte de ses feuilles. Mais cette plante est incapable de sécréter elle-même des enzymes. En revanche, elle abrite et collabore avec plusieurs punaises spécialisées et une araignée qui dévorent ses proies. La plante absorbe ensuite ce qu’il lui faut via les excréments de ses protégées.

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Couverture de La Salamandre n°228

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 228  Juin - Juillet 2015, article initialement paru sous le titre "Chronique d'une mort annoncée"
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