© Nigel Blake (rspb-images.com)

Cet article fait partie du dossier

La chouette hulotte, aventures d’une noctambule

L’effraie, une chouette aux nombreux modes de vies

L'effraie des clochers. Une blonde presque aussi répandue que la hulotte, mais au mode de vie radicalement différent !

L'effraie des clochers. Une blonde presque aussi répandue que la hulotte, mais au mode de vie radicalement différent !

Intérieur cosy

Quand les hommes ont commencé à construire, l'effraie a délaissé le milieu rupestre pour installer son nid dans les églises, les granges et les pigeonniers. L'évolution de l'agriculture la prive de plus en plus des vieux bâtiments, ainsi que de terrains de chasse diversifiés. La hulotte s'installe aussi parfois dans les combles d'une vieille bâtisse, mais ce n'est pas sa spécialité.

J'veux du soleil !

L'effraie des clochers est présente dans toutes les zones chaudes et tempérées du globe. En Europe, on la trouve presque partout, sauf en Scandinavie. La dame blanche préfère les pays chauds, car elle est mal adaptée au froid et succombe vite à un manque passager de nourriture. La vie au nord de son aire de répartition est un défi pour cette délicate blonde. Quand la pluie ou le froid l'empêchent de se nourrir, elle peut mourir au bout de deux ou trois jours, car ses réserves de graisse sont faibles. En comparaison, la hulotte (> photo), plus enveloppée, peut survivre sans manger pendant une semaine.

L'effraie, chouette aux nombreuses tactiques
Chouette hulotte / © Dietmar Nill

Mensurations de rêve

Un plumage pâle est rare chez les chouettes et les hiboux. La plupart possèdent une livrée grise ou brune qui les camoufle en forêt. La blondeur des plumes de l'effraie pourrait dater de l'époque à laquelle ses ancêtres nichaient sur les falaises. Ces dernières se confondaient alors avec les couleurs claires et unies de la pierre. Ses ailes longues et fines sont idéales pour survoler les milieux ouverts. L'opposé de la hulotte (> photo), dont le profil rond et ramassé permet de zigzaguer habilement entre les troncs.

Le régime de Madame

Gourmande de rongeurs, l'effraie s'attaque aux espèces des milieux ouverts. Ses préférés : campagnols agrestes, campagnols des champs et souris domestiques. Puis elle complète son menu avec musaraignes, lérots, loirs, quelques oiseaux, grenouilles et insectes. Contrairement à la hulotte, elle ne s'attaque jamais aux vers de terre et déguste rarement des taupes.

L'effraie, chouette aux nombreuses tactiques
Campagnol des champs (Microtus arvalis) / © Christian König

Carpe diem

L'effraie brûle l'existence par les deux bouts. Son espérance de vie est brève, trois ou quatre ans en moyenne. La plus prolifique des chouettes n'a donc pas de temps à perdre: elle peut élever jusqu'à huit jeunes par nichée. Puis elle donne couramment naissance à une deuxième et parfois même à une troisième couvée la même année. A vie courte, descendance nombreuse nécessaire ! La hulotte, elle, a tout son temps. Elle peut vivre une bonne quinzaine d'années. Une seule couvée par an de deux à six petits lui suffit.

L'effraie, chouette aux nombreuses tactiques
Poussins de chouette effraie / © George McCarthy (rspb-images.com)

Bébés d'été

La chouette au visage en cœur attend l'arrivée des beaux jours pour fonder une famille. Rares en février, les pontes débutent en mars. Le pic est atteint en avril-mai et d'autres œufs sont couvés durant l'été. Le calendrier est très variable d'une année à l'autre et dépend fortement des conditions climatiques et alimentaires. Elle niche plus tôt quand la nourriture abonde. Mais l'effraie ne s'aventure jamais à pondre au cœur de l'hiver comme la hulotte.
Les petits grandissent beaucoup plus lentement que les jeunes hulottes. Ces dernières ont un mois au moment de sortir du nid. Les petites effraies ? Le double !

L'effraie, chouette aux nombreuses tactiques
Jeunes effraies des clochers / © Richard Brooks (rspb-images.com)

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La chouette hulotte, aventures d’une noctambule

Couverture de La Salamandre n°201

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 201  Décembre 2010 - Janvier 2011, article initialement paru sous le titre "Les tactiques d’une blonde"
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