© Gary Chang

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La révolution des abeilles

L’abeille domestique, infatigable butineuse

Dès l’âge de trois semaines, l’abeille domestique passe tout son temps à butiner. Jamais désœuvrée, elle utilise à fond son physique de travailleuse hautement qualifiée. Apis mellifera force l’admiration. Jugez-en plutôt.

Dès l’âge de trois semaines, l’abeille domestique passe tout son temps à butiner. Jamais désœuvrée, elle utilise à fond son physique de travailleuse hautement qualifiée. Apis mellifera force l’admiration. Jugez-en plutôt.

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VOLER - Vitesse de croisière ? 7 mètres/seconde. Cadence des battements d’ailes ? 75 à 150 coups/seconde. Les performances de cette championne varient selon la température, la richesse en sucre du carburant et le poids du chargement. Pendant le vol, les ailes postérieures s’accrochent aux antérieures par une rangée de crochets, ce qui réduit les turbulences aériennes.

SE CAUSER - Quel point commun y a-t-il entre l’abeille et le chat ? Les coussinets, pardi ! L’insecte possède sous ses griffes un organe adhésif qui lui permet de marcher à la verticale. Ce coussinet sécrète et répand aussi dans la ruche une des nombreuses substances indispensables à la communication entre les abeilles de la colonie.

S’EMMITOUFLER - L’ouvrière est poilue de la tête aux pieds. Sa toison lui sert à récolter le pollen et la protège du froid. Les poils de ses pattes, de sa tête et de ses antennes lui permettent aussi de percevoir les stimulations du monde extérieur.

TRANSPORTER - Entre deux fleurs, l’abeille domestique saupoudrée de pollen engrange sa récolte dans les corbeilles de ses pattes arrière. Elle se brosse avec ses autres membres, humectant le pollen de nectar. Puis elle le transfère vers l’arrière. Elle frotte ses pattes postérieures l’une contre l’autre et s’aide du râteau et des brosses de ses tibias pour glisser son butin au fond des corbeilles. Ainsi, la pelote de pollen grossit un peu plus à chaque étape.

SE RECOIFFER - L’abeille domestique possède sur le talon de ses pattes avant un peigne qui lui permet de coiffer ses antennes. Il est essentiel qu’elle garde propres ses organes sensoriels. C’est aussi un moyen de récupérer les moindres poussières de pollen.

ASPIRER - Sa trompe, repliée au repos, mesure environ 6 mm. C’est un tube d’aspiration dans lequel la langue poilue et pointue avance et recule pour lécher les gouttes de nectar. L’abeille stocke ensuite sa récolte dans son jabot.

PINCER - La bouche de l’ouvrière est bien outillée. Ses mandibules supérieures sont de redoutables pinces avec lesquelles elle peut cisailler les anthères des fleurs, découper et malaxer la cire. Elle s’en sert aussi pour évacuer de la ruche cadavres et détritus.

MESURER - Sans ses antennes, Apis mellifera serait condamnée. Grâce à ces détecteurs, elle peut sentir, ressentir, tâtonner, goûter, entendre, communiquer et s’orienter dans l’espace. De plus, ces deux organes mesurent la température, la teneur en CO2 et le degré d’humidité de l’air ambiant.

VOIR - L’abeille n’a pas besoin de tourner la tête pour voir. Ses deux gros yeux noirs, composés de milliers de cônes, lui offrent un très large champ visuel. Elle porte aussi sur le front trois ocelles pour percevoir l’intensité lumineuse et mesurer la longueur des jours.

© Jérôme Gremaud

Une abeille au microscope

Le butin...

> Riche en protéines, le pollen nourrit les larves et reste indispensable au développement des jeunes abeilles. La butineuse pose ses pelotes dans des cellules situées à proximité du couvain, et les nourrices se chargent du reste.

> Le nectar sucré, l’abeille domestique l’aspire avec sa trompe et le stocke dans son jabot. Celui-ci peut contenir 40 microlitres de liquide, soit la moitié du poids de l’insecte.

> Le miellat est ce que devient la sève végétale après avoir transité dans le tube digestif des pucerons et des cochenilles. Les abeilles récoltent ces gouttelettes sucrées sur les aiguilles des conifères, mais aussi sur les feuillus. Le miellat est avec le nectar la matière première du miel.

> La propolis est la résine que les abeilles prélèvent sur les bourgeons de bouleau, de peuplier, et de châtaignier entre autres. Les ouvrières s’en servent pour colmater les interstices dans la ruche ou pour momifier les cadavres d’intrus impossibles à évacuer. La propolis a des propriétés bactéricides et antivirales.

... et ses produits dérivés

alvéoles, le miel
Stocké dans des alvéoles, le miel est une précieuse source de nourriture pour l'hiver. / © Paul Starosta

> Le miel est issu de la transformation chimique du nectar et du miellat. De retour à la ruche, la butineuse régurgite son butin, qui est aussitôt récupéré par les ouvrières. En cheminant de trompe en trompe, le liquide est ventilé et enrichi d’enzymes salivaires qui le métamorphosent en miel. Celui-ci sera déposé dans les cellules lorsque sa teneur en eau ne sera plus que de 30 à 40 %. Après encore 5 ou 6 jours de ventilation qui abaissent le taux d’humidité à 20 %, les abeilles scellent les alvéoles avec de la cire. Ces provisions permettront à la colonie d’affronter les disettes et l’hiver.

> La gelée royale sert à nourrir la larve royale, puis la reine. Ce mélange hyperprotéiné et supervitaminé à base de pollen se forme dans les glandes nourricières des ouvrières au service de la reine.

> La cire n’est pas à proprement parler un produit dérivé des récoltes. Elle est sécrétée en plaquettes par des glandes dites cirières situées sur le ventre de l’abeille.

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Couverture de La Salamandre n°185

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 185  Avril - Mai 2008
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