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Que mange le hérisson, la taupe et la musaraigne ?

Le hérisson et ses cousines insectivores raffolent des pires ennemis du potager, limace et escargot en tête. Tour d'horizon.

Le hérisson et ses cousines insectivores raffolent des pires ennemis du potager, limace et escargot en tête. Tour d'horizon.

Le hérisson a ses habitudes. Il aime longer la haie ou le vieux muret presque chaque soir à la même heure. On croit le connaître, mais suivre ses chasses n’est pas facile. Comme monté sur d’invisibles roulettes, il se déplace étonnamment vite dans la pénombre entre fourrés et hautes herbes.

Quand il a faim, le hérisson explore méthodiquement les terrains favorables, prés, pelouses ou cultures, toujours à proximité d’une haie ou d’un buisson qui fasse office d’abri. Il zigzague, il tourne en rond, reniflant des pistes invisibles. Il fait crisser sous ses dents la carapace d’un carabe ou tire hors de son trou un ver de terre récalcitrant. Une fois son terrain de chasse écumé, le hérisson file dare-dare à la recherche d’un autre garde-manger.

Service de nuit pour le hérisson - La Salamandre dessin
Chenille, une gourmandise pour hérisson / © Laurent Willenegger

Depuis que les hommes cultivent la terre, ce vorace insectivore est leur allié. Nos salades attirent limaces ou hannetons ? Le hérisson, appâté à son tour par la promesse d’un festin, extermine les ennemis de nos légumes. En une nuit, il peut croquer une centaine de chenilles, limaçons et larves de toutes sortes.

Service de nuit pour le hérisson - La Salamandre dessin
Limace, souvent au menu du hérisson / © Laurent Willenegger

Chenilles & limaces

Mous et nourrissants, les asticots, les chenilles et autres larves d’insectes sont les gourmandises préférées du hérisson. Ajoutez à cela quelques perce-oreilles et vers de terre, des limaces et des escargots, ainsi que de gros coléoptères, et vous aurez une image assez fidèle de son menu.

Le hérisson est un opportuniste qui avale tout ce qu’il trouve, voire à l’occasion quelques œufs d’oiseaux, une grenouille ou un souriceau. Il goûte même parfois à un cadavre et consomme des fruits en automne.

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Eclats de coquilles d'escargots, un hérisson serait-il passé par là ? / © Laurent Willenegger

Crottes et trous

Le premier signe qui trahit les allées et venues du hérisson dans un jardin est la présence de crottes noires, plus ou moins cylindriques, luisantes et collantes quand elles sont fraîches. Sèches, ces déjections dispersées dans l’herbe s’effritent sous les doigts. On y trouve de nombreux débris d’insectes.

Le hérisson laisse également derrière lui des éclats de coquilles d’escargots. Autre indice: en automne tout particulièrement, quand il met les bouchées doubles pour engraisser, il multiplie les trous dans l’herbe à la recherche de proies souterraines.

2 km, telle est la distance communément parcourue par un hérisson durant une nuit de chasse.

Gourmandises toxiques

Mille-pattes, carabes, abeilles… Le hérisson est un dur à cuire: il engloutit de nombreuses proies toxiques, y compris le méloé, ce curieux scarabée bleu gorgé d’un poison extrêmement violent, la cantharidine. Quatre milligrammes de cette substance suffiraient pour vous faire passer de vie à trépas. Lui, il s’en lèche les babines...

On raconte même qu’il serait insensible au venin des vipères. C’est faux. Simplement, en cas de rencontre, le serpent est incapable d’injecter son poison à travers l’armure de piquants de son adversaire. Le reptile risque d’être dévoré au terme d’un duel qui rappelle le ballet de la mangouste et du cobra. Mais la vipère amie du soleil et le hérisson nocturne ne se rencontrent presque jamais… sauf par la volonté de scientifiques en mal d’expériences ou de cinéastes animaliers peu scrupuleux.

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Méloé, un scarabée bleu toxique / © Laurent Willenegger

Musaraigne et taupes, les cousines

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Taupe / © Christian Koenig
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Musaraigne / © Christian Koenig

Le hérisson est associé aux musaraignes et aux taupes dans l’ordre des insectivores. Ces petits prédateurs sont considérés comme primitifs parce qu’ils ont des dents peu différenciées et que leur anatomie est proche de celle des plus anciens mammifères.

Fascinantes adaptations, le mode de vie fouisseur de la taupe, l’armure défensive du hérisson ou la stratégie énergétique hyperactive des musaraignes peuvent-ils réellement être considérés comme primitifs ? Ces inventions originales ont en tout cas permis à ces animaux de traverser les âges sans grandes modifications de leur morphologie… Belle économie de moyens !

Reconnaître les indices du renard, du blaireau et d'autres mammifères prédateurs avec le Miniguide n°76 de La Salamandre : Pister les carnivores.

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Couverture de La Salamandre n°180

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 180  Juin - Juillet 2007, article initialement paru sous le titre "Service de nuit"
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Dessins Nature

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